NO St Etienne  (NOSE -4201)

1e au CFC 2004 à Mulhouse en D1 

 

 

  Thierry Gueorgiou

 

CFC2005.COM : Tu peux te présenter en quelques mots…

 

J’ai 26 ans, j’ai débuté la CO en 1984 et depuis ce temps là je cours sous les couleurs du NOSE. Je suis double champion du Monde et champion d’Europe de moyenne distance.

Mais surtout, puisque c’est ce qui nous intéresse ici, nous avons obtenus 4 titres de champion de France des clubs lors des 6 dernières éditions (depuis la création sous la forme d’un relais en 1999).

 

CFC2005.COM : Pour son retour en 1e division à Mulhouse, le NOSE s’est imposé confortablement et a récupéré sa couronne. Comment l’équipe a vécu cette course ?

 

Je peux affirmer sans trop me tromper que toute l’équipe était vraiment motivée après la descente en deuxième division suite à un faux poinçon à La Bresse en 2002. Même si cette sanction nous a fait du mal, nous l’avons acceptée et nous voulions vraiment remporter le titre dès notre retour en D1.

Contrairement aux années précédentes, nous n’avons pas recherché à faire la différence dès les débuts de course, mais à organiser l’ensemble de notre équipe de façon plus homogène en finissant suffisamment fort pour éventuellement avoir à lutter pour la première place.

Sur le papier, nous restions confiants même si on savait que l’on n’avait pas beaucoup de marge par rapport aux autres clubs. Mais ce jour là, personne n’a été en dessous de son niveau et finalement c’est cela qui est important dans ce genre de relais. Après le 6° relais, nous prenions la tête de la course jusqu’au dernier relais.

C’était un réel plaisir de franchir la ligne d’arrivée à la première place. Le chemin pour arriver à cette place nous a parfois paru long, mais finalement cette victoire avait encore plus de saveur. 

 

CFC2005.COM : Même si le NOSE semble difficilement vulnérable, on a l’impression qu’il commence à éprouver des difficultés à renouveler son vivier de jeunes dans lequel il a toujours puisé sa force…

 

Ce n’est pas un secret de dire que la force du NOSE a toujours été d’avoir des coureurs élites (hommes et femmes) de qualité. Mais effectivement cela ne suffit plus pour gagner une course comme le championnat de France des clubs. Cependant le NOSE a toujours été un club formateur qui s’est distingué par la qualité de ses entraînements.

Nous avons un sérieux problème du cotés des jeunes filles mais nous faisons tout pour pouvoir être prêts à temps. Je pense que c’est vraiment le bon côté du championnat de France des clubs, à savoir, faire réfléchir le club sur sa stratégie de recrutement et de formation.

 

CFC2005.COM : L’équipe stéphanoise 2005 sera-t-elle plus forte que la 2004 ?

 

Notre équipe sera sensiblement la même qu’en 2004. L’équipe dans son ensemble à beaucoup d’expérience, même si elle n’est pas forcement répartie de manière très homogène. Nous avons 7 internationaux qui ont pas mal d’expérience. Mais comme chaque équipe quelques points faibles, même si je n’aime pas vraiment ce terme. Chaque relayeur a la même importance. Nous essayons de créer un climat de confiance où chacun sait qu’il peut compter sur les coureurs plus expérimentés.

 

CFC2005.COM : Vos adversaires directs semblent s’être renforcés en vue du CFC. La victoire sera-t-elle plus dure à conquérir ?

 

Je ne dirai jamais qu’une victoire au CFC est quelque chose de facile pour le NOSE. J’ai trop de respect pour les autres équipes engagées. Je dirai que nous devons d’abord nous méfier de nous même. Pour l’instant, nous sommes la seule équipe à nous avoir battu… C’est pourquoi on cherchera d’abord à être classé après dix relais.

Nous faisons tout notre possible pour être prêts le Jour J. Évidemment que l’on s’attend à une lutte serrée, mais encore une fois nous ferons tout pour être durs à battre ! Le club qui voudra nous battre devra le mériter !

Régulièrement, nous avons fait la course en tête, ce qui n’est jamais facile. Lorsque l’on part en tête d’un relais, on est bien souvent plus nerveux que d’habitude. Mais nous avons cette expérience que beaucoup de club n’a pas. Mais je crois également que nos derniers relayeurs seraient capables de faire la différence si ce relais devait se jouer à quelques secondes.

 

CFC2005.COM : Comment allez-vous aborder la spécificité du terrain Lochois ? Va-t-elle avoir une influence sur votre composition d’équipe, votre tactique de course ?

 

Quelques entraînements sont programmés sur nos terrains les plus plats de la région… Plusieurs séances de simulations sur les cartes de la compétition sont également prévues.

L’objectif de ces séances est de se sentir aussi bien à Loches que si on était dans le Pilat !

Ensuite nous avons prévu un bus où chaque siège sera équipé d’un ordinateur avec le logiciel Catching features avec la carte de Loches pour le voyage aller.

Mais encore une fois, je pense que le terrain de Loches ne posera pas trop de problèmes. Un relais se joue avant tout mentalement.

 

CFC2005.COM : Qu’est-ce que tu penses de la nouvelle formule du CFC avec le 9km au dernier relais ?

 

Je pense que cela avantage principalement les clubs ayant un très bon élite pour finir. Mais je ne suis pas sûr que cela change grand chose. Le classement final devrait encore se jouer sur les 3 km…

 

CFC2005.COM : Il est temps de se mouiller. Qui vois-tu sur le podium ?

 

Je n’ai pas l’habitude de faire des pronostics lorsque je suis engagé dans une course. Mais comme tu n’autorises pas de joker. Je vais dire que deux équipes devraient jouer la gagne, le NOSE et B25, puis la troisième place devrait revenir au TAD ou au CSLG. Mais tout cela est très théorique et personne n’est à l’abri d’un pm ou d’un beau planté!!! Donc pour résumer je dirai :

1-Nature Orientation Saint Etienne

2-Balise 25

3-CSLG Melun

 

CFC2005.COM : La première édition du Championnat de France Moyenne Distance « toutes catégories »se déroulera la veille du CFC. As-tu deux/trois conseils à donner  sur la façon d’aborder ce format de course et ce type de terrain ?

 

Pour le format de course, la moyenne distance, je pense qu’il faut « prendre le temps d’aller vite ». Souvent, on croit qu’il faut courir plus vite car c’est plus court que d’habitude. Mais ce n’est pas tout à fait vrai. Il faut surtout prendre le temps de faire les choses correctement. Prendre le temps de regarder sa carte, prendre le temps de regarder sa boussole, etc…, ensuite seulement se mettre à courir. C’est toujours pareil, on va vite à partir du moment où on sait où aller.

 

Après pour l’orientation sur ce type de terrain, c’est un peu de la formule 1, où il faut vraiment optimiser chaque trajectoire au maximum. Pour cela, le meilleur allié c’est sa boussole. Il y a par exemple beaucoup de temps à gagner en faisant des sorties de poste millimétrées.

Ensuite, comme chacun sait, le relief est peu marqué, mais malgré tout l’orienteur qui est capable de « sentir » ce relief peu prononcé à un avantage, car certains mouvements simplifient l’orientation.

Le dernier piège, vient de la relative simplicité du terrain. Enfin plutôt du manque de détails à lire. Bien souvent, on se retrouve dans des zones où il n’y a rien à lire sur la carte pendant plus de 300 mètres . C’est alors très facile de douter et de perdre le contrôle de son orientation. Mais surtout ça ne facilite pas la concentration car on a plus grand chose à faire. Il faut cependant savoir rester concentré et être prêt pour le poste qui fera la différence. 

 

CFC2005.COM : On ne peut s’empêcher de déborder du sujet pour te demander comment s’est finalement déroulée ta préparation 2005 suite à ta blessure et dans quel état d’esprit  abordes-tu cette nouvelle saison avec en point de mire ces mondiaux au Japon ?

 

Depuis ma reprise de la course à pied, le 02 Janvier, tout s’est déroulé parfaitement. Dans un premier temps, le plus important était de ne plus ressentir de douleur au pied. Puis petit à petit de pouvoir augmenter les doses d’entraînement. Depuis un peu plus d’un mois je m’entraîne au moins autant que l’an dernier et les bonnes sensations sont de retour.

Le stage que j’ai effectué au Japon au mois de Mars était également très important dans l’optique d’être performant, au mois d’Août, au Japon. Les terrains me conviennent et les nombreux défis qui nous attendent là bas me motivent vraiment. Mais pour l’instant, je suis plutôt concentré à accumuler les kilomètres pour compenser le léger retard que j’ai pris dans ma préparation.

Pour conclure, je ne pense pas être encore à 100%, mais déjà largement satisfait d’être compétitif après ma blessure. Lorsque l’on est blessé, on ne sait jamais vraiment la durée de l’indisponibilité. On ne mesure jamais assez la chance que l’on a quand on se sent en pleine santé et forcement quand je dis cela je pense à Jean-Baptiste Bourrin. Je lui souhaite de pouvoir pratiquer à nouveau ce sport qui nous fait rêver le plus rapidement possible.

 

 

 

 

 

 

 

 

  

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